C'est sans prétention et avec beaucoup d'humilité que j'aborde ce sujet qui me tien à coeur depuis que j'enseigne les arts martiaux Japonais. J'ai pris conscience de l'importance de parler Japonais lors d'une session d'entrainement pour obtenir et devenir enseignant d'aikidô. Je présentais un cours devant le DTN et tentais de démontrer une technique sur 正面 内 shômen uchi. J'ai prononcé "chômen ouchi" à la Française et le DTN m'a stoppé et me demanda de prononcer correctement: " Si tu veux enseigner et donner une technique en Japonais, fais le! uchi est une vache! il faut prononcer utchi! tu ne lui demande pas de te lancer une vache.....". J'ai pris toute la mesure de cette intervention. Evidement, les termes utilisés définissent à eux seuls un sens, une idée. Il ne suffisait pas de traduire mais si un élève nous demande comment prononcer nous devons lui donner la bonne signification, le bon sens afin qu'il comprenne l'idée.
Le Japonais est si subtil que l’apprendre ne suffit pas. Il faut l’étudier et étudier son peuple avec ses origines pour essayer d’entrevoir ce que pourrait vouloir dire certains mots utilisés dans les arts martiaux. Cela fait plus de 20 ans que j’étudie le Japonais et plus les années passent, plus cela me semble difficile et je reste de plus en plus humble rapport à la traduction. Je lis aux cours de mes navigations sur la toile des traductions plus ou moins sommaires voire incomplètes et même erronées. Ceux qui s’y attardent, j’espère le fond dans une intention honnête et non rémunératrice. Restez humbles. Lisez, ce qui suit est extrait d’une méthode, dictionnaire qui « aide à comprendre » Livre acquis il y a plus de vingt ans. « Les kanji - bien vus - bien compris - bien appris par Monsieur Jean-Claude MARTIN ». Pour comprendre une expression, un " mot " Je cherche le kanji 漢字 utilisé sur les site Japonais ( en l'occurence karate, iaidô et aikido que je pratique ) je regarde la vidéo correspondante, j'écoute parler en Japonais puis j'ouvre plusieurs dictionnaires en cas de doute et je peux plus facilement comprendre l'idée d'origine tout en prenant compte qu'il y a eu des perditions dans les multiples formations de 先生 sensei à 先生 sensei à 生徒 seito élèves etc. Je reste donc très modeste sur l'exactitude mais je reste confiant sur le sens
Les caractères japonais - les KANJI 漢字 – ont mauvaise réputation. Ils seraient innombrables, incompréhensibles, réservés aux spécialistes, difficiles à retenir... Pourtant si on les aborde en tenant compte de leur histoire (passage de la Chine au Japon), de leurs graphismes (ce sont des B.D.), de leur sens (obtenus, en dehors des pictogrammes de base, par la combinaison de leurs deux éléments: une clé et un radical phonétique) ils deviennent beaucoup plus abordables. Chacun, y compris celui qui n’étudie pas la langue japonaise, peut comprendre comment ces civilisations ont exprimé à partir d’éléments concrets (un coeur, un geste de la main, un bout de ficelle...) des sentiments, des idées, des notions abstraites. Chose fascinante, c’est aussi un reflet de la vie des relations sociales, du mode de pensée... en Asie et à l’époque où ils ont été élaborés.
1. L’historique des KANJI
Les Kanji - repère historique
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Chine
- 2500 apparition des premiers « caractères » attribués à l’empereur légendaire Huang DI 黄帝
- 1523 Sous Shang Yin 殷 Développement des inscriptions oraculaires sur os et plastron de carapaces de tortue
- 800 Première liste de 1000 caractères du type « grand sceau » 大篆 établie par le grand Scribe Chou
- 500 Inscription sur les vases tripodes en bronze
- 213 L’empereur Qui Shi huang Di (l’empereur de la Grande Muraille) brûle les livres et charge son premier ministre Li Si de créer la seule liste officielle. Limitée à 3300 caractères, elle est formée à partir des caractères existants selon le principe
phonétique de base + clé
En théorie, il aurait donc suffit de 56 clés et 57 radicaux phonétiques de base pour établir la liste de 3300 caractères ( 56+57+56x57=3305). Graphiquement, l’inscription dans un carré de taille normalisé et l’usage du pinceau définiront le style du « petit sceau ».
- 1er siècle Le nombre de caractère est porté à 7800 dans la 7ème édition de la liste. Les prononciations commencent à varier selon les régions et les erreurs de transcription se multiplient. Le système se complique donc.
- 200 Sous la dynastie des Han le style est figé et est encore utilisé de nos jours. A cette époque on publie l’œuvre posthume de Xu Zhen ( en 96 de notre ère) qui reclasse 9353 caractères en 4 grandes catégories et classées sous 540 clés.
-
Au Japon
- 400-500 Les caractères chinois sont introduits via la Corée au Japon par la propagation
du Bouddhisme
- 630-894 Les Kentöshi (des bonzes étudiants japonais) vont, lors de 14 expéditions en Chine copier les Soutras pour diffuser à leur retour la bonne parole et l’écriture. C’est à ce moment que l’écriture est appelée Kanji.
- 794 Epoque Heian. Création à partir des Kanji des 2 syllabaires Kana japonais Hiragana, à l’origine réservé aux femmes
Katakana, utilisépar les bonzes pour transcrire rapidement les soutras 1945 Etablissement de la liste des 1850 kanji à pouvoir être utilisés dans l’écriture 1981 La liste des Kanji usuels est rallongée à 1945
- 2010 Ajout de 196 caractères et suppression de 5. Le nombre actuel est de 2136.
2. Radicaux phonétiques et clés
Même si le système a ses limites, revenons sur le principe phonétique de base + clé. A l’exception des clés elles-mêmes, les caractères sont formés :
- d’un radical phonétique qui donnait à l’origine chinoise son sens général et sa prononciation. Avec le temps et en devenant des Kanji au Japon, la prononciation sino- japonaise du phonétique de base ne s’applique plus maintenant en moyenne qu’à la moitié de la famille.
- d’une clé qui précise le sens général du radical en indiquant la catégorie dans lequel on le classifie : en général sa matière (bois, liquide...), sa fonction (main, sabre, parole...) ou la classe qu’il représente ( homme, femme, sentiment...)
Clés et Fréquences
Les Kanji usuels sont classées sous 214 clés de façon très inégale : de 110 pour l'eau 氵 à un seul pour la vallée 谷 par exemple. En prenant un seuil de 20 Kanji, on dénombre 24 clés répondant à ce critère. De plus, si on les repartit en deux types - "nature et homme" - on constate que la répartition, avec sa forme symétrique, s'apparente à une courbe de Gauss : les deux types s'équilibrent.
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